Il y a 250 millions d’années, un lagon émeraude recouvrait l’actuel vignoble de Bourgogne. De cette époque, le sous-sol a conservé marnes et calcaires d’origines marines. C’est en plongeant leurs racines au cœur de ce patrimoine géologique singulier que les vignes puisent la finesse, la richesse et la minéralité, si caractéristiques des appellations bourguignonnes (AOC).
On trouve du calcaire de Comblanchien partout !
Si les Bourguignons ont pour habitude de le trouver autour de Nuits-Saint-Georges, le calcaire de Comblanchien, mieux connu sous le nom de marbre de Comblanchien, s’exporte aussi très bien… Apprécié pour sa densité très élevée, il peut également s’enorgueillir de nombreuses références prestigieuses telles que le Louvre (mur d’entrée et escalier de la grande Pyramide…), l’abbaye de Cîteaux et le pont de Tolbiac à Paris, les parements de façade et une partie des escaliers de la grande tour de Taïpei à Taïwan.
Imaginez-vous, il y a 200 à 250 millions d’années. Il n’y a pas de vignes. Et pour cause… La Bourgogne actuelle se trouve alors sous une mer chaude et peu profonde, une véritable « lagune tahitienne ».
Durant les 170 millions d’années qui suivent, algues et coquillages s’agglutinent dans les sables. Le calcaire de Comblanchien fait partie de ces roches qui ont été formées par la sédimentation de ces organismes marins.
Ce marbre, l’un de ceux à la densité la plus élevée, affleure essentiellement dans la Côte de Nuits.
Réalisez maintenant un saut dans le temps : vous voilà il y a 30 millions d’années. Les Alpes se soulèvent et provoquent une onde de choc qui dessine plis, creux et bosses. Le fossé bressan (grand bassin sédimentaire entre Jura et Massif central) s’effondre, dessinant ainsi le relief de la Côte et des Hautes Côtes, telles que vous les admirez aujourd’hui. Les nombreux mouvements géologiques de l’ère tertiaire ont ensuite permis aux hommes de composer une mosaïque de milliers de parcelles. Terrains argileux, calcaires et marneux se mêlent dorénavant dans les célèbres Climats.
Les cépages de prédilection du vignoble bourguignon puisent leur caractère et s’épanouissent idéalement sur ce sol exceptionnel :
• Le Pinot Noir aime les terres marneuses (tendres et finement poreuses), plutôt calcaires et bien drainées. Selon la proportion de calcaire, la densité en pierres et la richesse en argile de la parcelle où il se trouve, il donnera un vin rouge léger et élégant, ou un vin puissant et corsé
• Le Chardonnay a une préférence pour les sols marno-calcaires plus argileux. Il y développe toute la finesse et l’élégance de ses arômes. La proportion d’argile dans le sol détermine notamment l’ampleur en bouche des grands vins blancs secs de Bourgogne.
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Le sous-sol bourguignon réserve toujours des surprises et dévoile ses secrets au compte-goutte. Voilà seulement quelques dizaines d’années, des chercheurs y ont découvert la présence d’oligo-éléments et de micro-organismes. Leur rôle se révèle essentiel dans le développement des qualités aromatiques du vin. Comme l’ensoleillement, l’intensité de la photosynthèse, les températures ou les précipitations, ils déterminent notamment la typicité des Appellations d’Origine Contrôlée (AOC) de Bourgogne.
A l’écoute de leur territoire, les vignerons bourguignons chérissent la vigne et respectent le sol. Afin de préserver les caractéristiques géologiques uniques de chaque parcelle, ils pratiquent une viticulture respectueuse de la plante et de son environnement, en limitant au maximum les apports phytosanitaires.
Tout au long de l’année, les viticulteurs accompagnent ainsi le cycle végétatif de la vigne et entretiennent les parcelles. Découvrez leur travail au fil des mois…
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