A l’époque antique, après leur conquête de la Gaule (52 av. J.-C.), les Romains fondent la ville d’Autun et importent des vignes dans la région, les gaulois étant très friands de vin. Le vignoble se développe. Son existence est attestée pour la première fois par écrit au 4ème siècle ap. J.-C. Après la chute de l’Empire romain, au Moyen Âge, deux ordres monastiques, Cîteaux et Cluny, vont démultiplier la culture de la vigne. Par leur travail, ils contribuent à l’essor du vignoble de Bourgogne et à la renommée croissante de ses vins.
Les Romains buvaient leur vin… coupé d’eau
Les vins des premiers siècles étaient bien différents de ceux que l’on boit aujourd’hui.
Ils étaient « assaisonnés » d’herbes, d’épices ou de fruits, et enrichis de miel, voire de sel, pour une meilleure conservation.
Autre particularité : les Romains buvaient toujours leur vin coupé d'eau.
Selon eux, seuls les dieux pouvaient boire le vin pur. Certains historiens pensent aussi que diluer le vin était une façon indirecte de retarder et limiter l’ivresse ! Par exemple, un simple légionnaire recevait des rations de vin coupées de 24 volumes d’eau !
Avant tout banquet, l’hôte réunissait quelques invités pour un « symposium ». Ils décidaient alors du volume d’eau qui allait couper le vin qui serait consommé…
Les gaulois étaient considérés comme des « barbares », car ils buvaient le vin pur !
Dès le 4ème siècle, certains Celtes se rendent en Italie et découvrent cette boisson. Certains, revenant dans l’actuelle Bourgogne, y implantent la culture de la vigne et l’art de faire du vin. Bibracte, sur le Mont Beuvray, est alors la capitale de la tribu celte des Eduens. Les fouilles archéologiques ont révélé les restes de centaines de milliers d’amphores venues d’Italie et datées du 2nd ou 1er siècle avant JC. Elles apportent la preuve de forts échanges de vins entre Rome et la Gaule.
ÂEn 52 av. J.-C., les Romains envahissent la Gaule, puis ils fondent en Bourgogne la ville d’Autun (réduisant Bibracte à l’abandon). Dans la région, les élites gallo-romaines plantent de nombreuses vignes aux 1er et 2ème siècles de notre ère. Peu à peu, ces nouvelles cultures modèlent le paysage. Le vignoble bourguignon, promis à un avenir prestigieux, semble florissant dès la seconde moitié du 1er siècle.
Au fil du temps, les Gallo-Romains acquièrent aussi un savoir-faire pour cultiver la vigne et élaborer le vin. Sur les tables de Bourgogne, celui-ci détrône même bientôt la bière celte ! Le tonneau, invention gauloise, éclipse les amphores. Le culte de Bacchus se répand. Dès le 2ème siècle, dans toute la région, le vin et la vigne jouissent d’une grande influence économique et culturelle.
Le vignoble bourguignon, fruit de plusieurs siècles de viticulture, est déjà réputé au 4ème siècle pour la qualité de ses vins. Il est décrit en 312 par Eumène, orateur illustre et président de l’université d’Autun, dans un discours dédié à la gloire de l’empereur Constantin Auguste. Ce texte constitue pour le moment la première preuve écrite de l’existence du terroir de Bourgogne dès l’époque Gallo-Romaine.
ÂAu cours du Moyen Âge, les connaissances sur le vin continuent de s’affiner. En Bourgogne, on découvre progressivement les meilleurs terroirs pour élever la vigne. C’est ainsi que les nobles plantent des ceps sur la Côte, autour de Beaune.
Cependant, au 5e siècle, les invasions barbares précipitent la chute de l’Empire.
Puis, avec l’essor de la chrétienté, la Bourgogne voit fleurir abbayes et monastères.
Cluny est fondée en 909 et Cîteaux en 1098. Les moines alliant prière et travail développent une forte activité agricole, incluant rapidement la viticulture. Les vignes deviennent alors la propriété des moines cisterciens et clunisiens, qui vont largement contribuer au rayonnement du vignoble bourguignon.